Khadija El Abyad
Après avoir obtenu une licence en études fondamentales hispaniques, elle intègre l’Institut National des Beaux-arts de Tétouan où elle obtient son diplôme en 2016.
« Le travail de Khadija El Abyad s’élabore autours du corps, il se nourrit d’éléments à fortes connotations comme les cheveux, les collants chairs fins, la peau du mouton… L’artiste manipule ces éléments fondateurs comme des notes posées sur des partitions jouant sur les aspects des « écrans du corps » dans une multitude de variations souvent abstraites. Elle découpe, tisse, brode, coud, brosse, compose, manipule, enregistre quotidiennement afin de transformer ses interrogations personnelles en langage plastique pour un devenir autonome des œuvres. Son travail se base sur une méthode de récolte et d’assemblage, fabriquant patiemment plusieurs séries d’objets inédits, qu’elle manipule, dans de courts moments performés, testant les frontières mentales de l’intime et de l’espace public. »
Véronique Collard Bovy
« Les recherches récentes de Khadija El Abyad (2019 – en cours) invitent à réfléchir aux modalités d’invention de nouveaux vocabulaires formels qui renouent avec la logique ornementale, le mouvement. L’ouverture structurelle de l’œuvre semble compter pour l’artiste en ce qu’elle lui permet de tracer des itinéraires à l’intérieur d’un système ornemental doté d’une forte charge symbolique. Sa réflexion se porte également sur le jeu entre voilement et dévoilement du corps et sur les attributs que celui-ci partage avec l’animal. L’artiste explore les affinités entre les espèces par le biais de la performance qui permet l’expression de l’intime dans l’espace public et le brouillage des repères socioculturels. »
Fatima-Zahra Lakrissa,
pour l’exposition « À l’épreuve du tamis » au 18 Derb el Ferrane, Marrakech