Plaques de plastique ondulé, coulures de peinture sur des tôles ou des sacs d’emballages, Bernard Garcier crée des tableaux dont les composantes provoquent une impression de déjà vu, objets de ready made selon Duchamp. Pour ses projets, le plus souvent centrés sur le collage et la peinture, il utilise des matériaux usuels du quotidien urbain – comme de la chaux, du goudron, du bois, des sacs en plastique, des cornières – sur lesquels il dessine et intervient. Ses travaux sont inspirés de ses observations de la ville, de ses mélanges d’images, de médiums et de références.
Bernard Garcier montre ainsi l’énergie anodine contenue dans des objets banals, explore l’écart qui se crée entre la perception que nous avons d’un objet inscrit dans notre culture ou notre mémoire affective, et celle que nous en avons aujourd’hui.
Une mise à distance qui, bien au delà de la qualité formelle des œuvres, parle de nous et libère la relation dialectique entre l’objet crée et celui qui le regarde.
A propos de l’artiste
Arrivé à Casablanca au début des années 2000, le peintre et designer Bernard Garcier a commencé par la photographier, séduit par le foisonnement de styles architecturaux de la métropole indomptable, de ses chefs d’œuvres art-déco, de son désordre, de son développement monstrueux. « J’y ai admiré cette superposition d’architectures, de classes sociales, du temps, cette histoire stratifiée, dit-il. Toutes les époques s’y superposent (…). Tenir compte de cette histoire, c’est ce qui s’est toujours fait dans l’art. »
Textes
• Texte de Bernard Collet (FR)
• Texte de Bernard Collet (AR)