Installé à Tétouan et profondément inspiré par l’entre-deux continents, Hassan Echair interpelle l’éphémère, l’immatériel de la vie face à l’implacable course du temps. Liant intimement verre, pierres et cordages, ses structures invitent l’ombre et sa fuite, l’empreinte de l’instant sitôt révolu tel un assaut vers l’infini.
L’artiste définit sa démarche artistique à l’action de « creuser dans la terre : vu de loin c’est un trou dans le sol, mais si l’on y regarde de plus près, le trou est à chaque fois plus profond qu’avant. Mon équilibre tient en trois choses : la première m’attache et me retient là-haut, puis une autre m’attire et s’enracine vers les profondeurs ; entre les deux un flottement, une recherche d’équilibre, des liens, des attachements. »
« Hassan Echair utilise des matériaux élémentaires pour suggérer le déplacement. Il le fait dans des installations qui réinventent les traces d’un nomadisme propre à la réalité et au vécu africains. À partir d’éléments simples, il compose des structures légères, sortes d’architectoniques du voyage dont l’équilibre fait penser pour chaque œuvre à un campement éphémère. Avec des cordages, des pierres, des bambous recouverts de gros sel ou des balancelles en contreplaqué, il conjugue différentes formules pour dire le temps d’une halte, la mobilité des marcheurs, le passage des troupeaux ou encore la traversée d’un fleuve. Ses installations, conçues in situ en s’inspirant de la magie du lieu et des matériaux locaux, rappellent que la temporalité est d’abord culturelle et qu’elle est liée au mode de vie, à la façon d’habiter un lieu, de se déplacer et d’appréhender l’ouvert. C’est cette phénoménologie du temps dans l’espace lisse qui permet la disposition à la rencontre et au contact et par là même dispose à une esthétique de l’hospitalité. Le souci de l’artiste est de créer à la fois le sentiment de l’éphémère et celui de la durée en suggérant le précaire et la stabilité. »
Rachida Triki
Autour de l’exposition
• Entretien de Hassan Echair avec Florence Darsi
Articles de presse
• « 212, v’la le Collectif! » in MarocSoir
• « Hassan Echair, rimeur d’objets » par Abdelhak Najib in La Gazette du Maroc
• Hassan Echair au Cube in Le Rare