Il y a dix ans, j’arrivais à Rabat, j’ai replié mes ailes et je les ai posées soigneusement dans une valise, j’ai sortis mes palettes, mes pinceaux ; ainsi mon aventure au Maroc commençait. Le temps a passé, les pinceaux se sont transformés en caméra, les palettes se sont métamorphosées en formes multiples et variées. Ainsi est né le désir de cette exposition, la traversée d’une expérience, l’aboutissement d’une réflexion. Cette exposition est un moment intime de sensations, de conceptions, de liens et Le Cube fait partie de mes traversées personnelles et collectives.
Ainsi, il est logique de partager avec vous mon univers ici et maintenant.
Imad Mansour 2013
Imad Mansour rêve t-il d’un monde meilleur… et quelles blessures l’habitent ?
On est amené à se poser ces questions lorsqu’on analyse les travaux et créations réalisés par l’artiste au cours de ses 10 années passées au Maroc. Son travail évolue entre pudeur et démonstration bruyante, brouillant les pistes.
A travers des installations intimistes et des vidéos, Imad nous montre la guerre et ses terribles méfaits, l’écrasement de l’individu dans un système implacable, qui torture et tue. En réaction, l’artiste refuse l’oubli et invite les victimes à accuser les autoritaires, les faiseurs de guerre et autres créateurs d’exodes. En somme, il offre une tribune aux martyrs.
On ressent chez Imad Mansour le désir d’apaiser, de panser, de fuir les fantômes qui l’habitent. Il nous propose une alternative au malheur : la gaieté et l’humour, le penchant lumineux du processus de création.
Avec l’installation Warda, les mains de plâtre s’ouvrent dans un message de paix, proposant la bienveillance, insufflant une énergie libre, connectée à l’enfance. Des signes reviennent souvent, évoquant les origines de l’homme, le sens que l’on donne à la vie, et le jugement divin. L’installation Smoke et les photographies Shafaf nous ramènent encore aux origines de la vie, au mouvement cosmique, à notre place dans l’univers. Les mains pointent du doigt et accusent tout autant qu’elles montrent une nouvelle direction à prendre. Dans l’installation Absent, l’eau qui goutte doucement, immuablement, verticalement, s’oppose à la violence du guerrier, qui aplatit, asservit. Les dès éclatés rappellent que rien n’est immuable, et que tout peut être rejoué.
Imad semble dire que nous avons un choix à faire : vivre ici et maintenant, mais faire le choix du lien, de l’amour, de l’espoir et de la vie.
Documentation
• Dépliant de l’exposition
• Plan de l’exposition