Hichem Merouche

« J’ai appris en Grèce, que le mot « art » se dit « kali techni », qui veut littéralement dire, bonne technique. Cette définition est mon point de départ. D’abord une bonne technique, ensuite, savoir donner libre court à son imagination, sa vision singulière, ses doutes, ainsi que l’influence de l’environnement et des rencontres, et leur permettre d’affecter la façon dont notre regard se pose sur les choses, sur l’histoire et les histoires, sur les notions et les concepts, et à partir de là, essayer de questionner le statu quo, essayer de créer du sens, essayer de communiquer des émotions, de provoquer des sensations et de créer des connections avec l’autre.

Je fait des images par le biais de la photographie et de la vidéo. J’utilise aussi le dessin graphique sur ordinateur pour créer des affiches ou publications sous différentes formes. Ce que je fait est un moyen pour moi de décrypter mon monde. J’ai peut-être des outils de travail précis ou un style apparent en matière de composition mais je me penche sur des sujets divers. Je tombe sur les choses et les gens sur qui/avec qui je travaille par pur hasard. Cela démarre toujours d’une rencontre. L’humain dans son intimité est un aspect qui m’intéresse beaucoup. Comment revendique t-il le monde à partir de son angle de vue, et comment conjugue t-il son entourage, ses influences et ses aspirations…

Par ailleurs, et en parallèle à tout cela, je m’intéresse depuis peu à la condition de l’artiste, son rapport en tant qu’individu à la société, aux cadres de travail et aux contraintes qui parfois s’imposent à lui, et précisément comment cela peut interagir avec sa manière de créer, dans des géographies et des réalités différentes notamment dans la société Algérienne ou la région dite du Maghreb. »
Hichem Merouche