Nathalie Heinich
Nathalie Heinich est née en 1955 à Marseille. Philosophe formée à la faculté d’Aix-en-Provence puis sociologue à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), elle a obtenu un doctorat en sociologie dirigé par Pierre Bourdieu en 1981 et a obtenu une habilitation à Diriger des Recherches (HDR) à l’École des hautes études en sciences sociales en 1994. Après avoir mené plusieurs enquêtes sur la sociologie de la culture pour le gouvernement français et le Centre Georges Pompidou, elle a été nommée chercheuse en sociologie en 1986 au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et depuis 1996 en tant que directeur de recherche.
Ses recherches portent principalement sur trois questions différentes : la sociologie des arts (professions artistiques, perceptions esthétiques, conflits sur l’art contemporain, les statuts d’auteurs), la socio-psychologue des crises d’identité (témoignages de survivants, identité de la femme telle qu’elle se manifeste à travers la fiction); l’épistémologie des sciences sociales (histoire de la sociologie, l’utilisation sociologique de la fiction, la pensée de Norbert Elias et Pierre Bourdieu) et la sociologie des valeurs.
Elle a été cofondatrice de la revue française Sociologie de l’art et vice-présidente du comité de recherche en sociologie de l’art de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF). Elle travaille comme arbitre pour de nombreuses revues scientifiques et comme consultante pour plusieurs organisations internationales.
En tant qu’enseignante, elle a été titulaire de la chaire Boekman en sociologie des arts de l’Université d’Amsterdam, aux Pays-Bas (2000-2002). la chaire Jacques Leclerq de l’Université de Louvain-la-Neuve, Belgique (2003); la chaire de culture et civilisation française à l’Ecole Polytechnique de Zurich, Suisse (2013); la chaire du Centre des sciences historiques de la culture de l’Université de Lausanne, en Suisse (2014). Elle a également donné de nombreuses conférences en France et à l’étranger, notamment en Asie et en Amérique du Sud et du Nord. Elle a été invitée à de nombreuses conférences internationales, souvent en tant que conférencière principale.
Elle a publié plusieurs articles dans des revues universitaires de haut niveau, en français et en anglais. Elle est également l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, dont la plupart ont été publiés dans de grandes séries des meilleures maisons d’édition en sciences sociales (le premier, La Gloire de Van Gogh. Une anthropologie de l’admiration, a été traduit en anglais par Princeton University Press., 1996).
Ses livres les plus importants traitent soit de:
– le statut des artistes et auteurs : La Gloire de Van Gogh, éditions de Minuit, 1991; Du peintre à l’artiste, Minuit, 1993; Etre artiste, Klincksieck, 1994 ; Etre écrivain, La Découverte, 2000; L’Élite artiste, Gallimard, 2005 ; De l’artification (with Roberta Shapiro), éditions de l’EHESS, 2012;
– la sociologie de l’art contemporain : Harald Szeemann, un cas singulier, L’Echoppe, 1995 ; Le Triple jeu de l’art contemporain, Minuit, 1998 ; L’Art contemporain exposé aux rejets, Jacqueline Chambon, 1998 ; Pour en finir avec la querelle de l’art contemporain, L’Echoppe, 2000 ; Guerre culturelle et art contemporain : une comparaison franco-américaine, Hermann, 2010 ; Le Paradigme de l’art contemporain. Structures d’une révolution artistique, Gallimard, 2014 ;
– l’identité féminine : États de femme, Gallimard, 1996 (prix Séverine); Mères-filles, une relation à trois (with Caroline Eliacheff), Albin Michel, 2002; Les Ambivalences de l’émancipation féminine, Albin Michel, 2003;
– des crises d’identité, reconnaissance et statut de survivante : L’Épreuve de la grandeur, La Découverte, 1999; Sortir des camps, sortir du silence, Les Impressions nouvelles, 2011 ; Ce que n’est pas l’identité, Paris, 2018 ;l’histoire de – la sociologie : La Sociologie de Norbert Elias, La Découverte-Repères, 1997; Ce que l’art fait à la sociologie, Minuit, 1998; La Sociologie de l’art, La Découverte-Repères, 2001; La Sociologie à l’épreuve de l’art, Aux lieux d’être, 2006, 2007; Pourquoi Bourdieu, Gallimard, 2007; Le Bêtisier du sociologue, Klincksieck, 2009; Dans la pensée de Norbert Elias, Paris, CNRS éditions, 2015 ;
– les systèmes de valeur : La Fabrique du patrimoine, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2009; De la visibilité, Gallimard, 2012 ; Des valeurs. Une approche sociologique, Gallimard, 2017.
Elle a co-écrit avec des sociologues (Michael Pollak, Roberta Shapiro), des psychanalystes (Caroline Eliacheff), des juristes (Bernard Edelman) et des philosophes (Jean-Marie Schaeffer). Une quinzaine de ses livres ont été traduits en 15 langues.