L’exposition Choses particulières réunit des pièces inédites développées par l’artiste durant sa résidence au Cube – independent art room, ainsi que des projets antérieurs réalisés au Maroc.
« L’objet est présence, mais il est aussi une absence. Au travers des préoccupations qui alimentent la pratique artistique de Leila Sadel, l’objet comme vestige et médiateur d’histoires a toujours occupé une place particulière.
Ayant grandi entre deux pays le Maroc et la France, le travail de Leila Sadel se situe dans le champ d’une œuvre poétique, marquée des souvenirs d’une enfance marocaine et de son appropriation aujourd’hui de nouveaux territoires.
Sa démarche consiste en des cheminements, va-et-vient réels ou fictifs, entre ces deux pays où elle ne cesse de réinventer à chaque voyage son propre espace de circulation.
Lors des déambulations qui initient la plupart de ses projets artistiques et qui lui permettent de poser des jalons sur ces territoires traversés, se pose en parallèle la nécessité de conserver une trace de ces explorations.
Les prélèvements photographiques, vidéos ou sonores, les objets trouvés, les notes que l’artiste prend lors de ses déplacements constituent un ensemble d’archives subjectives qui relate l’usage du lieu où elle se trouve à un moment donné, sa fixation, sa révélation. Ce qui se joue dans ce recueil de morceaux choisis tient de l’existant autant que de l’invention d’un territoire poétique et fantasmé.
Au cours d’une résidence au Maroc en 2014, Leila Sadel s’est intéressée aux objets entrant en considération pour l’accomplissement de protocoles ritualistiques liés à des croyances et des superstitions. Enfant, il lui est arrivé d’assister à des rituels superstitieux sans pouvoir donner un sens à ce qu’elle voyait, sans maîtriser les codes et les subtilités de ces pratiques. L’artiste en garde le souvenir d’un univers énigmatique où s’enchevêtrent l’ordinaire et l’invisible.
Au travers de mises en scène d’éléments emblématiques utilisés lors de ces rituels, qui sont présentés dans la série photographique Présences telles des natures mortes, Leila Sadel a souhaité faire référence à cet univers mystérieux encore très présent dans le quotidien de nombreux Marocains, et à la difficulté de percer à jour ces usages. »
Extrait d’un texte de Leila Sadel, novembre 2016
Documentation
• Dépliant de l’exposition
• Feuille de salle