Après une résidence à Hangar Lisbonne en collaboration avec Le 18 et soutenu par Mawred Al Thaqafy, et un séjour à l’Escola Superior Artística do Porto, Ziad Naitaddi présente son nouveau projet dans l’exposition Importo – The Economy of Illusion, curatée par Elisabeth Piskernik et en collaboration avec Le Cube, à la Galeria Dinamo à Porto. Il y explore les dynamiques de la migration, du déplacement et le rôle des images dans la construction des perceptions. En prenant Tanger et Porto comme symboles, il met en lumière les contradictions de la migration, oscillant entre espoir et désespoir, rêves et désillusion.
À Tanger, porte historique des migrants, Naitaddi représente la nature précaire de la migration à travers des visuels fragmentés qui brouillent la frontière entre réalité et illusion. À Porto, il met en lumière le contraste saisissant entre la promesse d’une vie meilleure et les obstacles bureaucratiques qui la rendent presque inaccessible, critiquant ainsi « l’économie de l’illusion » qui entretient de faux espoirs. Une juxtaposition frappante apparaît lorsqu’il tombe sur une publicité idéalisant le Maroc pour les touristes portugais, soulignant le décalage entre l’imaginaire véhiculé et l’expérience vécue.
À travers la photographie et le montage, Naitaddi critique les images en tant qu’outils de manipulation tout en explorant leur rôle dans la construction de la mémoire. Il introduit le concept de « mémoire importée », où les images remplacent et altèrent les souvenirs, formant ainsi une archive visuelle en perpétuelle mutation. Inspiré par la « dialectique du monteur » de Georges Didi-Huberman, il déconstruit les récits pour en révéler les complexités cachées.
Importo interroge la manière dont les images construisent des mythes et des illusions, incitant les spectateurs à reconsidérer le rôle de la photographie dans la formation de notre compréhension du monde.
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