Dans son exposition de photographies Incarnation, Myriam Mihindou explore les extrêmes dans un travail sur les limites sensorielles et tangibles de son propre corps. Son engagement d’artiste soucieuse du signifiant, affirme des choix formels débordant de la figuration identifiée des objets. Matière, texture, température sont les contraintes objectives de sa sculpture.
De ses déplacements, elle apprend les récits, les rituels, la philosophie, les savoirs, les soins que le corps génère. Son travail d’artiste naît et se nourrit de cette expérience transculturelle des rapports humains mais aussi du travail de la matière. Il porte, au travers d’une pratique basée sur la performance, la photographie, la vidéo et la sculpture, sur des questions sociales majeures telles que le statut des femmes, le postcolonialisme ou encore la crise environnementale.
Consciente de la dualité qui caractérise le corps, entre force et fragilité, elle en capte la mémoire et en extrait la quintessence sous forme de transes.
L’affirmation de la matérialité des images s’incarne ici dans la puissance de la réalité physique transcendée. Cette fascinante incarnation métamorphose le corps en une troublante fixité d’icône.