Myriam Mihindou
Les œuvres de Myriam Mihindou affirment un puissant attachement à la terre et réhabilitent un sens sacré du féminin, suivant un procédé très spécifique qui conduit à nettoyer les espaces.
L’esthétique et le rituel sont deux parts indissociables d’expériences qui mettent l’artiste à l’épreuve.
« Les photos, les sculptures et les performances de l’artiste franco-gabonaise sont à l’écoute du corps, de ses relations avec diverses cultures et la nature.
Myriam Mihindou a déjà une œuvre très puissante. Cette artiste franco-gabonaise s’exprime à travers divers médiums.
La photographie : sa série Déchouca’j, de 2006, qui comprend trente photographies en noir et blanc avec un aspect « négatif », fut partiellement exposée au musée du Quai Branly.
Le dessin : la série Embody/Voir, de 2017, mêle collages et broderies de mots, fils de cuivre, aiguilles…
La sculpture : la série Hordes de louves, en coton blanc, est exposée à l’automne 2017 à la Fondation Salomon à Annecy.
Mais aussi des vidéos et de troublantes performances qu’elle nomme « transperformances » en écho au mot transe.
Elle a fait pleurer le public de la Biennale de Venise de 2017, vêtue d’un tutu-pagne noir et ligotée de paquets de coton, lors de sa performance La Curée, une danse du dépouillement.
Après vingt ans passés au Gabon, puis en France, en Égypte ou au Maroc, son nomadisme la pousse à ausculter tout ce qui concerne le corps, a fortiori le sien, qu’elle plonge dans toutes sortes d’expériences aux résonances politiques.
En Égypte, elle expose des photos de roses, métaphores on ne peut plus charnues.
Au Maroc, elle s’inspire de la poésie arabe.
En Haïti, elle s’attache au corps vaudou. Elle apprend les récits, les rituels, la philosophie, les savoirs, les soins que le corps génère. Pour se rapprocher de la culture de sa mère normande, elle s’intéresse aux mots et s’initie auprès d’un médium qui lui enseigne la guérison par les arbres. D’où la performance en mars 2017, Polarisation par les arbres, montrée à la Villette lors d’Afrique Capitale.
À la Réunion, elle prend conscience du sens global de ce corps qui fait corps avec le monde, mais qui dévoile aussi sa fragilité. Depuis, elle en capte la mémoire, en extrait la quintessence sous forme de transes. »
Texte de Elisabeth Vedrenne, in Connaissance des arts, octobre 2017
Biographie
Myriam Mihindou est née en 1964 à Libreville, Gabon. Elle vit et travaille à Paris et à l’étranger.
Elle est représentée en France par la Galerie Maïa Muller.
Presse
• Entretien avec Sylvie Arnaud in Mouvement, 2018
• « Aucun de ses os ne sera brisé » in Voir&Dire, 2018
• « Myriam Mihindou, l’hymne au corps » Elisabeth Vedrenne in Connaissance des Arts, 2017
• « Curatorial Practices » par Camilla Boemio in Exhibart, 2017
• « Le grand retour de la performance » par Philippe Dagen in Le Monde, 2017
• « Exposition L’Iris de Lucy : la femme africaine à l’honneur » par Roxana Azimi in Le Monde, 2016
• « Névralgies » in La Libre Belgique, 2014
• « Viens la mort on va danse » in Art Absolument, 2013
• Myriam Mihindou in L’Oeil n.664
• Myriam Mihindou à la galerie Maïa Muller