« Des portraits de femmes répétés à l’infini, ordonnés à l’horizontale et à la verticale, collés bord à bord. La ressemblance physionomique est renforcée aussi bien par les visages inexpressifs et la répétition de motifs spécifiques que par la coloration monochrome des feuilles. Par dessus, un tapis d’images composé d’un mélange de motifs ornementaux et floraux, de visages humains. Un dessin mordant sur les bords du collage photographique qui cache partiellement les visages, détruit, reprend en même temps le motif du portrait en tant que tel et le continue, comme s’il voulait préserver les images de la disparition.
Car il est bien question d’apparition et de disparition dans cette installation. La répétition mène le visage et l’ornement au delà d’eux-mêmes, dans le non-présentable. On pourrait bien sur se poser la question : « qu’est-ce qui est oriental ? Qu’est-ce qui est occidental ? Où est la frontière ? ».
Finitude, évanescence, unicité – le portrait : symbole de ces catégories. Et pourtant il semble s’en défaire ici et maintenant, entonnant un canon dont la mélodie retentit toujours et toujours, et nous interpelle. »
Silke Bitzer
A propos de l’artiste
Ulrike Weiss vit et travaille entre Fribourg et Rabat. Elle enseigne à l’Ecole des Beaux-Arts à Fribourg ainsi qu’à l’Institut National des Beaux-Arts à Tetouan.