Artiste maroco-autrichienne basée à Londres, Malika Sqalli oscille entre photographie, animations et poésie pour explorer le corps, champ infini de ses investigations.
Dans le cadre de son exposition au Cube – independent art room, Malika Sqalli présente ses séries Peepholes et Virtual biology.
Réalisée en 2006, Peepholes est une fresque animée dans laquelle l’artiste traite de la relation entre l’observateur et l’observé, le regard et la vitre qui s’interpose. Le corps saisi en gros plan y devient un outil, un matériau de création extrêmement malléable et toutefois limité par son cadre organique, cerclé à l’intérieur d’une cellule.
Furtivement entrevues comme à travers un judas, ces images volées posent également la question du voyeurisme, volontaire ou inconscient, à une époque où la représentation du corps dans les médias ouvre un débat complexe.
La série de photographies Virtual biology, réalisée en 1999, reflète la fascination de Malika Sqalli pour la science, la biologie et les cellules du corps en particulier. Une sorte de monde magique et plein de vie que l’artiste tente ici de recréer.
Travaillées dans des teintes saturées, ces compositions à l’esthétique peaufinée, abstraites au premier regard, sont en fait porteuses d’une interrogation omniprésente sur la vérité de ce que l’on voit. La réalité, une fois déformée, peut passer pour vraie, le grand paraître infiniment petit. Aucune direction n’est cependant donnée pour orienter le regard, il s’agit au contraire d’une invitation à chacun d’y projeter sa vision, comme une réponse à la fois unique et universelle au Qu’est-ce que c’est ? : Qu’est-ce que tu vois ?