Equivalent à la signature électronique d’aujourd’hui, au tamponnage de la viande, les sceaux impériaux, « Reign Marks », symbolisaient le pouvoir, l’identité, la provenance et la perpétuité.
Dans son nouveau travail Reign Marks Margaret Lanzetta revisite ces sceaux impériaux en utilisant des motifs fragmentés et reconnectés du patrimoine romain, byzantin et islamique, symboles d’intemporalité, pour en créer des « estampilles » de l’identité impériale et de distinction.
Des plans de mosquées harmonieusement équilibrés sont découpés et placés de biais dans des phrases visuelles discordantes et incomplètes et des palimpsestes spontanés d’une conception végétale et géométrique. Ces tableaux irréguliers, complexes et rythmiques évoquent des moments de transformation, de spiritualité et de la migration culturelle, fondamentale à l’expérience humaine.
L’artiste souligne la tension entre le naturel et le mécanique par une gamme vive et saturée, choisie pour sa signification spirituelle et par les techniques de reproduction industrielle de masse, en utilisant des images de sérigraphies numériquement manipulées. Lignes incomplètes, des plans décalés et des répétitions qui induisent la transe créent des tensions, de la compression et des lacunes, ce qui induit le spectateur à compléter l’œuvre d’art. Cet acte inconscient – démontré dans l’entrelacement, la répétition et la superposition dans les tableaux eux-mêmes – crée une conversation réciproque entre le public et l’artiste.
En mettant à profit et ensuite visuellement contrecarrant l’harmonie, la symétrie et des structures symboliques, le travail de Lanzetta nous demande de considérer la brièveté du pouvoir temporel, la folie des attentes et notre besoin de la foi.
Colette Apelian, Rabat, mars 2012
Documentation
• Dépliant de l’exposition
Presse
• « A Fès, la céramique inspire des artistes new-yorkais » par Syham Weigant in Diptyk n.14
• « Margaret Lanzetta & David Packer » par Carol Schwarzman in The Brooklyn Rail