Dans cette exposition personnelle au Cube – independent art room, Marianne Fahmy présente ses travaux les plus récents, History as Proposed et 31 Silent Encounters, ainsi que What things may come, un projet inédit en cours de réalisation.
Pour History as Proposed, Marianne Fahmy se concentre sur une gare abandonnée près du port d’Alexandrie, sur laquelle elle n’a pas pu avoir accès aux documents gouvernementaux donnant des informations sur le site. Bien que l’architecture du bâtiment ait une grande importance historique, une activité non-officielle est menée pour le détruire. Les hypothèses et les postulats émis par les architectes indiquent que l’édifice daterait de 1885, époque où les premiers chemins de fer ont été construits en Egypte sous l’occupation britannique, alors que d’importants moyens ont été mis au service du développement des lignes ferroviaires dans le pays, mais rien dans l’apprentissage de la maintenance de ces infrastructures. Cela a entraîné une diminution de l’entretien des chemins de fer et leur dégradation.
Le manque de documentation a donné à l’artiste l’occasion de faire d’autres hypothèses répondant à la destruction du bâtiment ferroviaire. Avec History as Proposed, Marianne Fahmy crée des récits de fiction sur le bâtiment dans un magazine appelé « Knowledge » « المعرفة », un journal d’information fiable et connu dans les années 1970.
Le film 31 Silent Encounters raconte l’histoire des activistes communistes en Egypte, qui reste aujourd’hui mal documentée.
Après avoir mené des entretiens avec des militants des années 1950 et des recherches intensives sur les récits inédits, Marianne Fahmy a créé une conversation non linéaire entre un activiste communiste et sa femme dans les années 1950, qui parle de souvenirs à Alexandrie et d’oppression intellectuelle à cette époque.
Le film montre une cartographie spécifique de la ville basée sur la théorie de l’architecture des années 1950, les bâtiments étant perçus comme des archives concrètes, montrant les changements politiques et sociaux.
Enfin, son dernier projet What things may come se déploie à partir d’une recherche sur la crise de l’eau en Egypte. Dans cette vidéo, Marianne Fahmy propose un récit fictif sur la création d’une nouvelle société et sur la manière dont la montée du niveau de la mer affectera la topographie en Egypte. Cela conduirait à la re-localisation des personnes dans la nouvelle ville du désert.
Le film commence par une prophétie inventée par Proteus, un premier dieu de la mer. Les recherches menées par l’artiste sur l’histoire de l’océanographie en Égypte, à travers des entretiens avec des familles d’océanographes et des archives trouvées, ont contribué à la création d’un futur océanographique et d’un nouvel État révélés par et dans le film.
Cette exposition fait suite à une résidence de l’artiste au Cube et prend place dans le cadre de travelling narratives, un programme régional d’art et de recherche souhaitant encourager les interactions entre des acteurs culturels au Maroc, Algérie, Egypte, Mauritanie et Libye.
A travers des cycles de résidences, expositions, projections, rencontres, workshops et conférences, ce projet vise à croiser et connecter les micro-histoires du nord de l’Afrique afin de déployer des histoires endogènes de ces territoires et d’imaginer collectivement de nouvelles utopies sociales et culturelles à partir de ces récits alternatifs.
Travelling narratives est soutenu par AFAC – The Arab Fund for Arts and Culture, le Goethe-Institut Marokko, l’Institut Français du Maroc, le Centre Jacques Berque et le Ministère de la Culture et de la Communication du Maroc,
et est réalisé en collaboration avec Townhouse Gallery, مؤسسة ورق للفنون – WaraQ art foundation et l’Espace culturel Diadie Tabara Camara.
Documentation
• Dépliant de l’exposition de Marianne Fahmy