Dans les années 80, la grand-mère de Myriam El Haïk a habité au 2 rue Benzerte à Rabat. Là exactement où a élu résidence Le Cube – independent art room. À l’époque, le centre d’art n’existait pas. Lorsque Myriam El Haïk entra la première fois au Cube, il y a trois ans, elle reconnut immédiatement la distribution des espaces de l’appartement, l’architecture, la vue, la lumière et la trace de son enfance. Évidemment, les meubles et les éléments décoratifs avaient disparu, l’intérieur avait été transformé comme la mémoire de son passé.
Frappé par ce joli coup du hasard, Le Cube a proposé une résidence à Myriam El Haïk où elle pourrait se réapproprier les lieux.
Dans ce contexte, l’artiste décide de réfléchir et travailler sur le lien matriciel qui s’était tissé entre sa grand-mère et elle. Ce projet est l’occasion de jeter un regard transversale sur sa double culture franco-marocaine, en mettant en perspective sa propre histoire et sa pratique artistique. Son travail sur le langage, le signe, le jeu, la répétition étant résolument lié à une affaire de transmission. « Ce qui était cela s’était transformé en ceci. »
Cette résidence suivie d’une exposition est, pour Myriam El Haïk l’occasion, unique de concevoir une installation qui va transforme l’appartement où est aujourd’hui installé Le Cube – independent art room, et autrefois occupé par sa grand-mère. Cette installation ne compte pas plonger le public dans la nostalgie ou la recréation d’une atmosphère perdue, mais donnera à voir une histoire particulière qui concerne le collectif.