Carolle Bénitah
Carolle Bénitah est née à Casablanca, elle vit et travaille à Marseille.
« J’ai commencé à pratiquer la photographie lorsque la dimension fragile de la vie s’est imposée à moi et elle a fonctionné comme une béquille existentielle. Face à une réalité difficile à appréhender- comme la maladie dans Autoportrait au rideau rouge, la photographie a agi comme un nouvel organe de sens.
D’emblée, j’ai placé ma pratique dans le champ de l’intime. La famille, le désir, la perte, le deuil et l’enfermement des femmes sont l’objet de ma quête.
Louise Bourgeois dit : « Tous les jours il faut se débarrasser de son passé ». Pour ce faire, deux méthodes : soit on jette tout à la poubelle, soit on recycle. Et je choisis la transformation qui est la base de mon langage plastique.
Dans Photos Souvenirs, j’utilise mes archives personnelles et les transforme à l’aide de la broderie pour créer un album imaginaire comme une traversée des apparences. Je me sers de la fonction faussement décorative de la broderie pour créer des dessins qui cassent ces images du bonheur et déconstruire le mythe de la famille idéale. Ce travail lent et précis est la métaphore d’une fabrique minutieuse de soi et du temps qui passe.
Ce qu’on ne peut pas dire et Ce qu’on ne peut pas voir, sont une forme de résistance au silence par l’intervention du dessin et de l’écriture à l’encre. Je parle du silence des femmes face à leurs désirs et la difficulté d’accepter son corps en tant qu’objet désirant.
Je cultive une approche protéiforme de la création en utilisant des accessoires textiles qui peuplent l’univers domestiques de la femme parfaite, comme les napperons, mouchoir brodé, torchon, drap de trousseau. À travers les objets triviaux que je crée et brode, je renverse. »
carolle bénitah
Dossiers de présentations de projets
• « Photos Souvenirs »
• « Ce qu’on ne peut pas voir »
• « Ce qu’on ne peut pas dire »