Lors de cette soirée, Abdellah Taïa présente sa démarche à travers son livre Un pays pour mourrir par la lecture d’un extrait. Il ouvre ainsi un débat de l’ambiguïté de ces entités aux confluences de l’entre-deux.
Faisant lui-même l’objet de cette fragmentation sexuelle et culturelle à géométrie variable, selon que le regard provienne du Maroc ou de la France, il aborde la difficulté de s’affranchir de cette continuelle absorption par les stéréotypes, et de l’extrême solitude à laquelle ces visions parcellaires condamnent.
Les personnages de son livre, incarnent cette situation.
Homosexuels, prostituées, transsexuels, immigrés ils sont tout autant étrangers au pays dans lequel ils vivent qu’à leur propre corps.
Souffrant de discrimination et mutilé par leurs successives abdications, chacun peine en effet, à consentir à la fusion de toutes les configurations de son être, et demeure comme un puzzle morcelé dans son écrin.
La soirée se prolonge dans un échange avec les publics.
Elle prend place dans le cadre de l’exposition, هويات.أدوار . أجناس / Geschlechter. Rollen. Identitäten. / Genre(s). Rôle(s). Identité(s), curatée par Katrin Ströbel et initiée par le Goethe-Institut Morokko.