« Le troisième documentaire du réalisateur Tarik El Idrissi est né de sa rencontre avec le scénariste maroco-hollandais Abdelkader Benali. On suit Khadija, une jeune femme née en Hollande de parents marocains, dans sa quête d’identité, dans sa volonté de comprendre et d’assimiler sa double culture et son héritage familial.
Dans l’obscurité apparaît la silhouette d’une jeune femme qui s’entraîne à la boxe. Gros plan sur son visage. Cette ouverture singulière donne le ton. En off, elle se présente et explique sa démarche, ce qui l’a conduit vers cette recherche introspective et son combat pour l’égalité des genres. Enfant, nous raconte t’elle, elle passait ses étés avec sa famille dans la campagne rifaine, cette région que connaît bien le réalisateur, auteur du très remarqué « Rif 58-59 briser le silence ». À l’adolescence, elle rompt avec son passé et met fin à ces rendez-vous annuels, excédée par les propositions de mariages. Khadija est une femme émancipée: boxeuse, conductrice du métro d’Amsterdam, motarde. Cette force, elle semble l’avoir hérité de sa grand-mère dont elle a gardé précieusement un portrait photographique.
À la mort de son père, vingt ans plus tard, elle retourne sur les traces de cette femme, véritable légende locale. Les rythmes d’une mélodie arabisante traditionnelle sur des plans de la ville d’Amsterdam en mouvement annoncent son départ. Le réalisateur nous emmène dans une pertinente réflexion sur l’identité, la double culture, la migration et la condition féminine en pays rifain. »
(Texte par Anaïs Vincent)
La projection du film est suivie d’une discussion entre le réalisateur, Tarik El Idrissi, et Samira Muheya, présidente de la Fédération des ligues des droits des femmes au Maroc.
Cette soirée est réalisée en partenariat avec la Fondation Heinrich Böll.
Video night
Le voyage de Khadija
