Zainab Fasiki est une artiste dessinatrice indépendante, ingénieure d’état en mécanique, et militante pour les droits des femmes et les libertés individuelles.
Auteure de bandes dessinées, elle analyse dans son travail des problématiques liées aux libertés des femmes dans la région Afrique du Nord et Moyen Orient (MENA).
En effet, contrainte à se confronter à des sociétés profondément patriarcales, Zainab Fasiki dénonce avec ses dessins les tabous et injonctions propres dirigées vers les femmes. Elle y décrie les profondes inégalités qui caractérisent les rapports de genre ainsi que la culture du harcèlement, typique de nombreuses sociétés.
Les femmes dessinées par Zainab Fasiki peuvent être provocantes et fatales, parfois même sarcastiques. Nues, en lingerie ou voilées, en ville ou au hammam, elles se moquent d’un masculisme hypocrite et effrayé par les corps.
C’est dans la continuité de ces engagements que Zainab Fasiki développe son nouveau projet, Hshouma, sous la forme d’un site internet et d’une série de planches dessinées.
Si le mot hshouma freine régulièrement des questions ou discussions au Maroc, Zainab Fasiki le reprend ici afin de le déjouer et inviter à briser certains tabous.
Ainsi le projet Hshouma explore le thème de la honte et des tabous liés à la nudité et au sexe.
Les protagonistes de Zainab Fasiki sont ici dessinées en noir et blanc, privées de leurs pupilles. Ainsi représentées, ces héroïnes peuvent évoquer autant de femmes, de mères, de sœurs, d’amies dans l’imaginaire collectif.
Dans un même temps, en dessinant des personnes nues, Zainab Fasiki souhaite briser des carcans. Représenter la nudité n’est pas un acte de sexualisation pour elle, mais au contraire un moyen de replacer l’humain dans l’environnement physique qui compose notre univers.
Aussi les femmes présentes dans Hshouma ne dévoilent pas que leur corps, mais également leurs opinions et leur besoin de liberté à travers des textes en darija, puisés dans le parler quotidien. En affichant ces propos, Zainab Fasiki utilise son projet comme un étendard à autant de voix peu ou pas entendues. Ses dessins deviennent alors des espaces d’expressions dans lesquelles les protagonistes – et à plus large échelle les citoyen.ne.s – se transforment en porte-paroles qui œuvrent pour leurs/nos droits.
C’est également dans cette perspective que se met en place la soirée avec Zainab Fasiki au Cube – independent art room.
Véritable reenactment, ce temps d’échanges invite les publics à réfléchir collectivement sur nos contextes. A la faveur des discussions, témoignages et positions, des stratégies tendent à être évoquées, des idées germent et des consciences se fortifient.Ainsi, avec le projet Hshouma, Zainab Fasiki nous encourage, nous et les sociétés que nous portons, à déplacer nos tabous et à repenser nos rapports aux corps à travers une vision artistique.
Si ce projet ne peut à lui seul représenter ni répondre à la complexité de ces questions et contextes, les projets de Zainab Fasiki ouvrent des espaces d’expressions dans lesquels une jeunesse se retrouve et crée des espaces d’échanges, d’expression et de sororité.
Documentation
• Site internet du projet
• Dépliant de l’exposition
• Anciens articles de presse
Presse
• « Hshouma, le projet de Zainab Fasiki contre les tabous, exposé au Cube à Rabat » in Al HuffPost Maghreb
• « Rabat La bédéiste Marocaine Zainab Fasiki présente au grand public son projet féministe Hshouma » in Article19.ma
• Zainab Fasiki, la féministe et bédéiste se bat contre les tabous ! in Farouche
« L’art pour dénoncer le harcèlement sexuel » par ARTE