Yasmine Hatimi
Née en 1986 à Casablanca, elle travaille comme photographe dans sa ville natale. En 2004, elle quitte Casablanca pour étudier la cinématographie et la photographie à Madrid.
Neuf ans plus tard, elle revient au Maroc avec l’intention de redécouvrir son pays à travers son travail photographique. Éternelle rêveuse, son travail se situe entre mélancolie et poésie, cherchant à transmettre une atmosphère inspirée de son univers intérieur. Ses derniers travaux portent sur la jeune masculinité marocaine, qu’elle aborde avec un certain romantisme rêveur.
Son travail a été présenté dans des festivals et des lieux tels que Photo España, Photo Saint Germain, l’Alliance française de Safi, le Festival d’Arles, le Middle East Institute à Washington DC et bien d’autres encore.
Yasmine a fait partie du collectif Koz, fondé par quatre artistes visuels marocains travaillant sur des projets à long terme et partageant une passion pour la narration (M’hammed Kilito, Imane Djamil et Seif Kousmate).
« La pratique de Yasmine Hatimi est façonnée par des émotions ressenties de l’intérieur. Utilisant la photographie, des documents d’archives et des textes, sa pratique dépeint souvent des facettes intimes et inexprimées de la culture marocaine contemporaine. Ses photographies sont des interprétations poétiques de son monde et des contre-récits des représentations hégémoniques et orientalistes du Maroc.
Dans son dernier projet, La chasse aux papillons, elle poursuit son exploration de la masculinité au Maroc à travers une série de portraits en noir et blanc de jeunes hommes.
Grâce à des conversations initiales avec la photographe, les jeunes hommes sont photographiés dans des moments d’aisance, de vulnérabilité et de tendresse. Ce travail est une tentative de remettre en question les représentations dominantes des hommes arabes, en déplaçant le regard à travers ses clichés romantiques.
Par sa pratique, elle souhaite transmettre une provocation et un dialogue là où le spectateur ne s’y attend pas et briser les frontières invisibles et les idées préconçues auxquelles nos sociétés s’accrochent souvent.
Elle apporte des nuances et des complexités à chaque sujet, dans le but de mettre en avant l’individualité et la singularité de chaque personne. »
Texte de Cindy Sissokho