Pour sa deuxième édition à la Alte Münze, dans le cadre du Climate Cultures Festival à Berlin, l’exposition collective ECHOS, curatée par Elisabeth Piskernik, aborde un environnement marqué par les inégalités économiques et sociales, à l’heure du changement climatique et de la migration croissante des populations.
Aàdesokan Adedayo, Younes Ben Slimane, Fatim Benhamza, Mohamedali Ltaief et Amine Oulmakki reflètent – tel un écho – les développements locaux causés par des facteurs globaux et observés avec inquiétude par la communauté scientifique.
En abordant la gestion des déchets, les conséquences qui en découlent pour la nature et les organismes vivants ainsi que – malgré tout – l’espoir d’un changement, les artistes révèlent, en utilisant différents médias tels que la photographie, le collage et la vidéo, la réalité vécue en Afrique à travers le prisme de l’environnement.
Avec son projet intitulé What do you choose to see, l’artiste marocaine Fatim Benhamza présente un triptyque qui nous incite à réfléchir au recyclage en tant que ressource et nous invite à un voyage à travers la métamorphose des déchets. En posant la question « Que choisissez-vous de voir ? », l’artiste nous incite à réfléchir à nos choix. La décision d’envoyer un déchet à sa mort ou de prolonger sa vie est un appel subtil à notre responsabilité en tant que citoyens du monde.
La série de photos argentiques All come from dust de l’artiste tunisien Younes Ben Slimane documente la vie des artisans qui fabriquent les briques traditionnelles en Tunisie. Elle cherche à mettre en lumière une tradition de plus en plus oubliée dans notre monde globalisé et à encourager un retour aux connaissances et aux compétences locales traditionnelles.
Dans sa vidéo Homrane, l’artiste Mohamedali Ltaief, également originaire de Tunisie, raconte l’histoire d’un lieu utopique. Homrane se compose de fragments intimes et abstraits d’un corps, le corps de Slim Baccar, qui revient à lui-même et à la Terre, la forêt d’Ain Draham en Tunisie. L’œuvre est une invitation à rejoindre la nature et à trouver ainsi sa propre nature.
L’installation photographique Waste identity – Bola Bola living de l’artiste nigérian Aàdesokan Adedayo aborde le mouvement des déchets comme une métaphore de la migration humaine et souligne l’urgence de traiter ce phénomène. À partir d’une étude de terrain sur la plus grande décharge d’Afrique, Olusosun à Lagos, l’artiste révèle l’écosystème créé sur la décharge et montre la vie des Bola Bola, ces migrants qui se sont installés sur la décharge et qui, en recyclant les déchets, ont construit leur propre habitat avec des infrastructures et des relations commerciales.
Avec sa série photographique Vaine tentative de planter un arbre, l’artiste marocain Amine Oulmakki crée un personnage à part entière – un âne humain qui, par des actions telles que la plantation d’un olivier, tente de défendre la planète au nom de l’humanité et des êtres non humains. Traversant des paysages urbains dominés par le béton, l’âne humain cherche en vain un endroit idéal pour planter l’arbre, ancien symbole de la Méditerranée.
L’exposition ECHOS a été présentée pour la première fois en 2021 au Cube – independent art room.
Cette exposition est réalisée en collaboration avec la Fondation Heinrich Böll Rabat et Berlin ainsi qu’avec le Climate Cultures Festival.
Documentation
Podcast Böll-Fokus (en allemand)
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Podcast Böll-Fokus (en français)
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