Pour Power Dance, Mohammed Laouli présente une partie de son projet au long cours, Ex-voto, à travers lequel l’artiste confronte la violence de l’histoire coloniale à l’affabilité d’un remerciement, doux et tranchant à la fois.
Un ex-voto est une offrande faite à une divinité, en demande d’une grâce ou en remerciement d’un bienfait obtenu.
Les Ex-votos de Mohammed Laouli sont des remerciements qui font échos à des événements politiques, sociaux et économiques ayant marqué l’histoire du Maroc, de la région du Maghreb ou de l’Afrique en général, depuis la conférence de Berlin (1884-1885) jusqu’à nos jours.
Ils sont gravés et dorés sur des plaques de marbres, éléments centraux de son processus, à partir desquelles découlent une série de gestes, installations, photographies, vidéos et interventions, qui sont autant de perspectives pour décortiquer l’ambiguïté de la colonisation et de ses effets et affects sur les présents.
Ainsi les Ex-votos de Mohammed Laouli rappellent la mémoire des personnes, autorités ou forces majeures qui ont été impliquées ou sont responsables de la colonisation du Maroc, ainsi que celle des compagnies industrielles qui ont déplacé des hommes et femmes maghrébins pour les faire travailler en Europe à moindre cout, ou encore celle des entreprises européennes, notamment françaises, qui se sont installées au Maroc et gèrent une grande partie du pouvoir économique, bien après l’indépendance du pays.
Avec ce travail, Mohammed Laouli ouvre des pistes de réflexions autour de la colonisation et de sa relation avec la situation présente.
En confrontant les remerciements liés aux principes des Ex-votos avec la mise en lumière de situations quotidiennes actuelles, l’artiste dénonce l’ambivalence des discours officiels et la violence du présent postcolonial.
Moahmmed Laouli a développé une première partie de ce travail dans le cadre de sa résidence à La Friche Belle de Mai.
Cette exposition prend place dans le cadre de travelling narratives, un programme régional d’art et de recherche souhaitant encourager les interactions entre des acteurs culturels au Maroc, Algérie, Egypte, Mauritanie et Libye.
A travers des cycles de résidences, expositions, projections, rencontres, workshops et conférences, ce projet vise à croiser et connecter les micro-histoires du nord de l’Afrique afin de déployer des histoires endogènes de ces territoires et d’imaginer collectivement de nouvelles utopies sociales et culturelles à partir de ces récits alternatifs.
Travelling narratives est soutenu par AFAC – The Arab Fund for Arts and Culture, le Goethe-Institut Marokko, l’Institut Français du Maroc, le Centre Jacques Berque et le Ministère de la Culture et de la Communication du Maroc,
et est réalisé en collaboration avec Townhouse Gallery, مؤسسة ورق للفنون – WaraQ art foundation et l’Espace culturel Diadie Tabara Camara.
Documentation
• Dépliant de l’exposition
• Entretien Mohammed Laouli & Karima Boudou
• « Danse avec l’Histoire » by Olivier Rachet in Diptyk