Käthe Hager von Strobele
Les projets photographiques et les installations de Käthe Hager von Strobele examinent les surfaces et les espaces contemporains en jouant sur le double usage qui est traditionnellement donné à la photographie : tout d’abord comme l’outil qui succède à la peinture pour révéler des subjectivités (avec les portraits ou les natures mortes), et d’autre part comme outil technique et scientifique (microscopie, intervalles de temps, ralenti, MRT).
Dans les deux cas, la photographie est avant tout une forme de tentative sur la réalité. Parce que la fréquence de l’œil humain est étroite, par exemple, elle est restreinte dans le temps et sa perception du mouvement est limitée ; alors que la lentille de la caméra ne connaît pas une telle limitation.
Ici, le test de réalité prend la forme à la fois du sujet (image du corps) et de l’objet (processus moléculaires, procédures d’imagerie).
Dans les travaux de Käthe Hager von Strobele, les tests de réalité ne découvrent plus des objets conformes à des représentations antérieures, mais retrouvent plutôt l’objet initial que constitue cette réalité (anomalie, anamorphose).
Pour cela la nature de l’objet s’en est allée et s’est perdue, dans l’obéissance à une pulsion dans le sujet pour s’orienter vers l’objet – comme si on était obligé de le lâcher en suivant chacun de ses mouvements.
Les œuvres en question examinent cette obligation, en posant les espaces rencontrés et en décrivant l’absence, afin de remettre en question les conditions de possibilité de la présence.
• Site internet de l’artiste
• Article de presse sur Käthe Hager von Strobele