Anna Raimondo
Dans un monde globalisé où les clivages communautaires et identitaires s’exportent au même titre que les objets, Anna Raimondo explore et mélange les différences, les particularités et les identités multiples afin de faire tomber les barrières entre elles, d’accepter leurs frontières mal définies et de les transformer en un domaine de conflits possibles et impossibles.
Le travail d’Anna Raimondo ouvre aux rencontres et aux échanges. Il peut être défini comme un voyage qui illustre la diversité sociale tout en créant des zones d’interactions possibles.
La méthode est souple et variable, acceptant l’accident et l’imprévisible. Anna Raimondo ne cherche pas à résumer une réalité globale, mais plutôt à se laisser surprendre et conduire par l’Autre. La stratégie initiale, utilisée dans de nombreux travaux, consiste en une intervention dans un espace public destiné à favoriser les rencontres.
Une action qui conduit à une rupture ou à un écart dans le flux permanent de la vie quotidienne, dans lequel la surprise, la curiosité ou l’étonnement provoquent le dialogue.
Le processus d’Anna Raimondo lui permet de se préparer à faire partie de l’échange et fait de son art « un lieu de rencontre »*. Ce matériau devient alors l’empreinte d’une performance, tout en alimentant des images, des vidéos, des créations radiophoniques et, finalement, tout le travail de cette artiste, qui a voyagé dans de nombreux pays d’Europe et d’Afrique.
Les questions de genre sont présentes dans l’ensemble de ses travaux, en particulier les problématiques concernant l’identité féminine, dont le questionnement constant constitue une résistance à son confinement. L’aspect humoristique et ludique est aussi important, à la fois dans ses actions dans les espaces publics et dans ses créations plastiques. Une histoire, un mot, un geste ou un objet quotidien deviennent des preuves d’une identité multiple et évolutive, à la fois révélée et remise en question.
Extrait du texte critique « Mi porti al mare ? » Écrit par les commissaires Nancy Casielles et Nancy Suárez
* BOURRIAUD, Nicolas, Esthétique relationnelle, Paris, Les presses du réel (Hors-série), 1998.
Biographie
Anna Raimondo est diplômée du Master en Arts sonore au London College of Communication (University of the Arts of London, UK) et suis actuellement un doctorat basé autour de sa pratique artistique entre l’ARBA et l’Université ULB à Bruxelles (BE) sur la géographie urbaine et les perspectives de genre.
Elle a participé à plusieurs expositions et festivals internationaux, dont l’exposition personnelle sermon serais de la mangera más alegre curatée par Florencia Curci al CAso CNB à Buenos Aires (ARG) ; l’exposition collective Invisible curatée par Alya Sebti dans le cadre de la Biennale de Dakar; l’exposition collective Africa is not an island au MACCAL (Marrakech, MA), Nuove frontiere del benessere dell’ecosistema vaginale curatée par Lucrezia Cippitelli à la galerie Ex Elettrofonica (Roma, IT); Nous serons sérieuses de la manière la plus hereuse au Cube – independent art room (Rabat, MA) ; Mi porti al mare ? curatée par Nancy Casielles et Nancy Suárez au MAAC (Bruxelles, BE) ; l’exposition de groupe Loading … Casa curatée par Salma Lahlou dans le cadre de Dubai Design Week (Dubai) et Moussem Cities à De Markten (Bruxelles, BE) ; le festival Artefact You must change your life curaté par Hicham Khalidi à STUK (Louvain, BE) ; l’exposition de groupe Everyone has a sense of rhythm curatée par Christine Eyene au DRAF (Londres, Royaume-Uni) ; la 5ème Biennale de Marrakech (MA).
Ses travaux radiophoniques ont été diffusés dans différents pays et en plusieurs langues : Kunst Radio (AT) ; Deutschlandradio Kultur (DE) ; Arte Radio (FR) ; Rai (IT) ; Rtbf (BE).
En qualité de commissaire, elle a travaillé à des projets d’art sonore et radiophonique dans différents espaces et événements, comme dans le cadre de documenta 14 – Radio Program à la SAVVY Galery à Berlin (DE) ; au Friday Late au V&A Museum à London (UK) ; ou dans le cadre de Curator Zone au Cube – independent art room à Rabat (MA).
Elle a été primée avec le prix de la Ville de Bruxelles dans le cadre du prix Médiatine à Bruxelles (BE) ; au Palma Ars Acustica pour la création radiophonique Me, my english and all the languages of my life en 2016 et avec le paysage sonore La vie en Bleu dans le cadre du prix d’art sonore PIARS en 2014.
Presse
• “Beyond Voice. Me, you and everyone who is listening” by Lucia Farinati
• « L’art sonore du Maroc s’expose sur le net » in Diptyk n. 15