« Libère toi d’un espace trop étroit.
Celui qui a échappé aux liens de toutes les dimensions
S’étend, comme un ciel, dans toutes les directions.
Le parfum de la rose, en se séparant d’elle,
S’enfuit et se répand dans le jardin.
Toi, resté paralysé dans un coin de la prairie,
Comme le rossignol, tu te contentes d’une seule rose »
Mohamed Iqbal, Les secrets de soi. Les mystères du Non-Moi, 1989
Les représentations visuelles prédominent les sociétés contemporaines soumises à un brouhaha incessant d’images. Les réseaux sociaux scandent les lois de l’information en produisant des codes visuels à la seconde, à coup d’instagram et de facebook. L’Occident, qui a imposé ses codes et ses normes « universelles », a amputé la dimension spirituelle de la réalité.
Le non-manifeste, invisibilisé, s’est retrouvé tronqué des imaginaires collectifs, la dimension spirituelle écartée des préoccupations contemporaines. Or, lorsqu’on se penche sur certains exemples de réalités contemporaines sur le continent africain, on réalise rapidement que le dialogue entre dimensions spirituelles et matérielles s’est quelquefois entrecoupé, mais ne s’est jamais rompu.
Le défi actuel est d’inscrire la cohabitation entre dimensions spirituelles et dimensions matérielles, dans une continuité dynamique, sans se laisser enfermer dans une vision passéiste traditionaliste d’une Afrique souvent exotisée, voire auto-exotisée.
L’exposition Invisible est une invitation à réapprendre à percevoir en marge du visible. L’ensemble des œuvres présentées offre un dialogue entre des stratégies artistiques qui intègrent, chacune à leur manière, le non-manifeste des dimensions spirituelles, en se penchant sur des pratiques de rituels et mythes ancrées dans les réalités matérielles du quotidien.
Il s’agit de déployer une démarche de reconnexion aux héritages éclatés comme « véritable stratégie d’émancipation » pour reprendre la recommandation de Blondin Cissé dans son essai « Réinventer la modernité africaine ! ». Réparer la césure, entre le manifeste et le non-manifeste. Cette émancipation passe assurément par la réappropriation des traditions spirituelles et leurs intégrations dans les réalités contemporaines. C’est pourquoi, il nous faut réapprendre à appréhender cette relation du visible à l’invisible.
Alya Sebti, commissaire de l’exposition.
Presse et documentation
• Programme Dak’Art 2018
• Entretien avec Simon Njami in Diptyk n.43
• « Getting INto Dak’Art 2018 » in Biennial Foundation
• « Dak’Art 2018 – Musée de l’IFAN and other venues » in contemporary&
• « The Red Hour » in Art Agenda
• « Dakar à l’heure rouge » in Art Media Agency
Itinérance de l’exposition:
Ifa galerie à Berlin
11 octobre au 3 février 2019
hors les murs
Invisible

Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Kenza Benamour.

Abdessamad El Montassir, "Achayef", installation, 2018.
Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Abdessamad El Montassir.

Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Abdessamad El Montassir.

Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Abdessamad El Montassir.

Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Abdessamad El Montassir.

Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Abdessamad El Montassir.

Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Abdessamad El Montassir.

Vue de l'exposition "Invisible" curatée par Alya Sebti pour la biennale de Dakar 2018.
Photographie par Abdessamad El Montassir.